Conférence : Troubadours toulousains, troubadours à Toulouse. La Fin'amor dans l'espace raimondin par Jacques Gourc
Rendez-vous à 17 heures à l’hôtel Dumay
Avec la renaissance bénédictine de Cluny, le XIe siècle voit se développer un vaste mouvement religieux et intellectuel en Europe occidentale. Au cœur de ce mouvement s’élève soudain, en langue d’Oc, une voix poétique et musicale profane, le Trobar. Ce chant, peut-être initié par Guillaume X de Poitiers, libère la lyrique des contraintes imposées par le latin, sans jamais pourtant rompre avec lui, et invente la fin’amor. Ce phénomène poétique, depuis Poitiers et Limoges, essaime rapidement à travers tout l’espace occitan et ses centres politiques : Clermont, Le Puy, Montélimar, Avignon, Marseille, Montpellier, Narbonne, et naturellement Toulouse dont les comtes sont étroitement liés aux comtes de Poitiers. La ville raimondine accueille dès le XIIe siècle des troubadours (Bernat de Ventadorn, Raimon de Miraval, etc.) et donne naissance à des poètes de grand renom (Peire Vidal, Peire Guilhem de Tolosa, Guilhem Figueira, Aimeric de Peguillan) ainsi qu’à la trobairitz Na Lombarda. La fin’amor qui célèbre la dame s’étend en peu de temps à la Catalogne, la Castille, l’Italie et la Sicile, et donne naissance à la poésie des trouvères et des Minnesänger, pour devenir à la fin du XIIIe siècle un véritable idéal de vie dans la société occitane.