Antoine Dumay

Antoine Dumay et sa famille

Au n° 7 de la rue du May, à deux pas de la place du Capitole, l’hôtel se signale par un haut mur de briques surmonté d’une tourelle visible depuis la rue. L’accès à la cour intérieure se fait par une porte cochère cintrée et une porte piétonnière. Il a été construit par Antoine I Dumay, médecin de la reine Marguerite de Navarre. Il lui prodiguait soins et conseils pour sa santé et la conseillait dans la gestion de son patrimoine.

D’une famille bourguignonne anoblie en 1387, Antoine I naît vers 1550 à Beaune (Côte d’Or), ville restée célèbre pour son Hospice et ses vins. Ses parents sont Guichard, contrôleur des deniers communs de la ville, et Guye Le Belin décédée vers 1588. C’est à Montpellier dont la faculté est très réputée qu’il vient faire ses études de médecine sans doute influencé par son oncle médecin Claude Le Belin. Il a deux soeurs et deux frères : Pierre, conseiller du Roi au baillage de Beaune, qui meurt jeune, et Jean, seigneur de Saint-Aubin et de Gamay en Bourgogne.

Portrait d'Antoine Dumay

Il obtient son baccalauréat de médecine en 1569 et s’installe à Toulouse. Il épouse une veuve aisée, Jeanne du Cayla, en 1575 ; originaire de Montricoux en Quercy, elle était veuve d’Augier Toron, neveu et héritier du capitoul Pierre Toron. L’héritage est important et comporte des parts dans les seigneuries d’Auribail et de Lagardelle-sur-Lèze (Haute-Garonne), plusieurs métairies et une maison rue Servinières (aujourd’hui Saint-Rome).
En 1588, il est nommé professeur à la faculté de médecine, titulaire de la chaire d’hygiène thérapeutique, succédant à ce poste à Augier Ferrier, son voisin qui habitait rue Saint-Rome. Peu après, il devient le médecin personnel et le conseiller de Marguerite de Valois, sœur d’Henri III et première épouse d’Henri de Navarre, futur Henri IV, comme Augier Ferrier avait été médecin de Catherine de Médicis. A l’époque la faculté de médecine était établie non loin, rue des Lois.
Toute sa vie Antoine Dumay sera un homme d’affaires avisé, accroissant considérablement son patrimoine immobilier. De son union naquirent plusieurs enfants, seuls survécurent Antoine II, Paul, conseiller au Parlement de Dijon et Jacques, écuyer, seigneur de Burguerolles et capitoul (La Daurade) en 1655 chargé des réparations. Les autres enfants sont enterrés dans la chapelle Saint-François du couvent des Grands-Cordeliers où il possède un caveau. Antoine II est docteur et avocat, il se marie en 1598 avec Catherine de Bodet, fille d’un lieutenant en la temporalité de l’archevêché de Toulouse ; capitoul (Saint-Etienne) en 1601 chargé des hôpitaux et conseiller au Parlement en 1629. On lui connaît deux enfants : Jean-Antoine et Marie, religieuse qui fait son testament en 1632.

Revenons à Antoine I. Sa devise Tempore et diligentia est gravée dans la cour au-dessus de la porte d’entrée.
Peu avant sa mort, il révoque les quatre testaments qu’il avait successivement rédigés et meurt ab intestat. Dans sa succession, il y avait notamment deux chaînes en or, l’une pesant 140 écus et l’autre ornée de marguerites et de M entrelacés, dons de la reine Margot et que ses testaments destinaient à ses fils, la première à Paul et la seconde à Jacques. Ces cadeaux doublement royaux accréditèrent la rumeur qu’il n’avait pas été que son médecin ; en tout cas la reine Margot le tenait en grande estime. Il meurt en 1611.