L'édito du mois

Edito Décembre 2024

Dans notre édito du mois de novembre, nous avons rappelé les circonstances de la création de notre association, intervenue dans le contexte d’une époque qui ne ressemble en rien à celle que nous vivons. Notre monde a changé mais nous demeurons présents. Pourquoi ? 
L’explication réside dans plusieurs facteurs : la clairvoyance de nos présidents successifs, comme nous l’avons rappelé dans notre précédent édito ; l’aide logistique de la mairie de Toulouse qui a mis à notre disposition jusqu’en 1948 les locaux nécessaires au déroulement de nos activités et à la première ébauche d’installation de notre musée ; la fidélité de nos sociétaires ; un bénévolat généreux.
Notre association s’est bâtie sur ces fondations solides. On peut dire sans exagérer qu’elle est devenue au fil du temps un élément du patrimoine toulousain. Comme tel, il nous appartient de la conserver et de la faire évoluer sans la dénaturer. Exercice redoutable auquel sont confrontés tous ceux qui ont la charge de gérer un patrimoine historique. 
Nous prendrons à l’appui de cette réalité deux exemples qui reviennent périodiquement dans nos discussions.
Faut-il en changer le nom de « Toulousains de Toulouse » pour satisfaire aux impératifs de la communication d’aujourd’hui ? 
Faut-il changer le nom de notre musée, « Musée du Vieux Toulouse » pour un nom plus accrocheur ?
La réalité, est que ces deux noms ont une histoire et parlent aux Toulousains. Les conserver traduirait-il une attitude passéiste ? Les changer ne risquerait-il pas d’entraîner une perte de sens ? Ce dilemme entre immobilisme et modernité mériterait d’être un jour tranché. Par un référendum auprès de vous, chers sociétaires ?
Mettant de côté, pour l’instant, ce sujet épineux, nous avons fait, dans l’immédiat, le choix de nous attacher à un aspect très concret de nos activités : l’avenir de notre musée.
Le musée du vieux Toulouse est un musée singulier. Tout en faisant partie de l’offre muséale de la ville, il est le seul à avoir un lien aussi étroit avec les Toulousains. Sa collection est constituée à 98% de leurs dons. Il est également le seul à disposer d’un éventail d’objets et de fonds documentaires liés au Midi toulousain. 
L’ambition est donc d’en faire le lieu de référence sur l’histoire de la ville et du Pays toulousain. Un objectif général qui s’est dégagé du projet scientifique et culturel, de l’établissement mais qui demande de mettre en place l’amélioration de notre parcours muséal et de l’accueil de nos visiteurs. 
Nous allons ainsi, à partir de 2025, réaliser des travaux permettant d’étendre de 50% notre surface d’exposition permanente par la remise en état et l’aménagement des caves de l’hôtel. Dans la même opération, nous créerons à rez-de-chaussée, en lien avec ce nouveau parcours muséographique, un espace accueil/boutique pour nos visiteurs et le confort de nos précieux bénévoles. 
Voici la description de ce projet actuellement opérationnel. Permis de construire obtenu la consultation des entreprises achevée.

Un projet d’avenir pour notre musée
Rappel historique
Constitué dès la création de l’association, le musée a été abrité dans des lieux différents mis à notre disposition par la Mairie de Toulouse. Cette situation demeurait précaire malgré la bonne volonté de la ville pour nous assister. 
Ce n’est qu’à partir de 1948 qu’elle va se stabiliser à la suite du legs aux « Toulousains de Toulouse » de l’hôtel Dumay par l’un de nos adhérents : le Dr Siméon Durand. Le musée va, à partir de cette date être installé dans les pièces disponibles au premier étage.
L’inauguration a lieu le 5 juin 1955. Le musée compte alors quatre salles et la galerie sur cour (à l’époque fermée par des vitres) qui sont aménagées avec dévouement et compétence par le conseil d’administration de l’Association. En 2003, le musée du Vieux-Toulouse obtient le label Musée de France. En 2012, le musée complète son parcours muséographique par deux salles consacrées aux arts et traditions populaires  centrées sur la céramique domestique et le costume au XIXe siècle.
Le musée aujourd’hui
La rédaction toute récente du projet scientifique et culturel nous a permis de faire l’état des lieux et a permis de faire ressortir les atouts et les faiblesses du musée actuel.
Au premier rang de ces dernières, une surface d’exposition insuffisante eu égard à la richesse de la collection ; un espace d’accueil du public indigent. 
Pour les propriétaires que nous sommes, la bonne conservation de l’édifice nous impose d’entreprendre des travaux d'assainissement des caves, source d’humidité déjà parfaitement visible dans la dalle d’apparat du rez-de-chaussée sur la grande cheminée de la salle d'apparat.
Ces travaux d’assainissement sont incontournables. Mais ils représentent une opportunité d’affecter au musée ces espaces actuellement non utilisés, pour étendre sa surface d'exposition et pour accueillir nos visiteurs dans de meilleures conditions et permettre une meilleure expositions de nos produits en vente. 
D’autre part il s’agit de permettre au grand public de se rendre compte de ce qu’était un hôtel particulier toulousain de la Renaissance : des caves, à l’écurie en passant par l’étage noble. L’Hôtel Dumay offrira ainsi l'unique occasion de voir ce qu'était un hôtel particulier de la Renaissance : il en deviendra le seul exemple de cette architecture visitable dans le centre-ville de Toulouse. 
Le maintien d’une gestion associative
Le musée, associatif fonctionne avec une quarantaine de bénévoles, il est au cœur de la vie toulousaine et favorise les échanges entre habitants, mais permet aussi de faire découvrir autrement, avec un caractère plus humain qu'ailleurs, la ville aux étrangers de passage ou aux néo-Toulousains. La mobilisation des bénévoles revêt aussi un caractère social qui s'inscrit dans les gènes de notre société. Cette spécificité est plébiscitée par l'ensemble de nos visiteurs comme en témoigne le livre d'or mis à disposition. 
Nous attendons de ces travaux une meilleure fréquentation et une nouvelle visibilité dans l’offre culturelle régionale en identifiant mieux le musée du Vieux-Toulouse comme le seul et véritable musée d’histoire de la ville et du territoire. Dans l'attente de installation de l'ascenseur dans l'espace réservé dans le projet, il est prévu d'installer pour le public à mobilité des mesures compensatoires dans l'espace qui est visé par ces travaux. 
Ces travaux sont, pour le musée, la garantie de sa pérennité.


Aline Tomasin