L'édito du mois

1904 -2024 : les Toulousains de Toulouse ont 120 ans

Le 17 décembre 1904 naissait la Société des « Toulousains de Toulouse » à l’initiative d’un groupe d’amoureux du patrimoine qui se retrouvaient dans un café de la place du Capitole, pour échanger sur la beauté de la ville. Pourquoi le choix de ce nom ? Pour se démarquer, non sans esprit frondeur, de la création à Paris, à la fin du siècle précédent, de l’association des « Toulousains de Paris » fondée dans la capitale par les expatriés de notre ville…
Ce qui aurait pu se borner à un chauvinisme réducteur répond en réalité à une volonté plus large. Celle d’appartenir au monde occitan de veiller à perpétuer ses traditions, de sauvegarder et transmettre la langue qui les porte. Pour donner corps à ce projet, notre jeune société va tout naturellement nouer des liens forts avec le mouvement du Félibrige fondé 21 mai 1854, sous l’égide de Fréderic Mistral pour remettre à l'honneur, la langue provençale (le félibre), mais également « la culture, la civilisation et l’identité des terres ». 
Ce lien de filiation sera tissé par deux de nos premiers présidents, l’un et l’autre respectivement « majoral du félibrige ». Il sera visible dans notre revue L’Auta, rédigée dans ses premiers temps en Occitan. Il guidera l’installation, en 1906, de notre musée qui s’inspirera du « Museon Arlaten » installé en Arles sous l’impulsion de Mistral.
Les statuts de notre association, rénovés en 1926 ont gardé les marques de ces premiers temps de vie mais notre environnement a évolué, notamment sur le terrain de la défense de la langue occitane qui a dépassé le stade de la redécouverte pour atteindre celui de la pratique et nous en sommes heureux.
Ce qui nous réunit toujours : la passion de témoigner du passé, de défendre les sites et monuments, de militer pour la sauvegarde de l’âme de la ville.
Bien des combats ont été menés au service de cet engagement. Certains avec succès, nous permettant de profiter aujourd’hui du rempart du faubourg Saint-Cyprien qui orne si majestueusement le jardin Raymond VI, de l’hôtel Dieu et de l’hospice de La Grave, promis à la démolition par le projet des digues… 
Certains ont été vains mais nous avons la bonne conscience d’avoir répondu présents pour les mener au titre de la mission de sauvegarde du patrimoine qui continue et continuera de nous animer.
En 120 ans, la Société des Toulousains de Toulouse aura connu neuf présidents et une présidente. Leur point commun ? Avoir, chacun a sa façon, développé la société, ouvert un dialogue auprès des différentes institutions.
Je suis très honorée d’être un maillon de cette chaîne.
Nous vous rappelons que vous êtes invités à fêter nos 120 ans le 9 décembre à l’hôtel Dumay. 
Venez nombreux !

Aline Tomasin