Le nom des rues.
Jalons du passé comme du présent, les noms de rues sont au cœur de la construction de notre mémoire collective. Ils nous racontent l’histoire de la ville.
Cette promenade dans l’histoire nous mène, à Toulouse , deux siècle s en arrière. Nous pouvons l’entreprendre grâce au travail de trois historiens de la Ville : Jules Chalande, Jean Coppolani et Pierre Salies qui se sont attachés à retrouver l’origine du nom des rues à brosser leur évolution dans le temps, des origines antiques connues ou supposées jusqu’au milieu du XXe siècle. Ce travail de nos historiens nous permet de comprendre l’évolution de la ville sur cette grande période.
Au Moyen-âge, le nom des rues est très souvent lié à la toponymie. Il emprunte souvent le nom d’un endroit significatif facile à identifier qui peut être le point de destination ou l’un des points de repère permettant de rejoindre les personnes ou les services que l’on recherche. Rive gauche, la rue du Pont-Vieux qui a conservé son nom , indiquait clairement le chemin à prendre pour franchir la Garonne vers la rive droite.
Le nom de la rue médiévale indique également l’activité liée aux métiers. À Toulouse, nombreuses sont les rues qui ont conservé leur nom d’origine évocateur d’une activité révolue. La rue des Changes nous rappelle par exemple l’importance de l’activité commerciale et financière de la ville au milieu du moyen âge.
Au XVIIe siècle, on commencera de rendre hommage à des personnages historiques vivants ou morts grâce aux noms de rues. Cette orientation nouvelle ne se vérifiera pas à Toulouse où l’on continuera de dénommer les rues, sur des critères locaux.
C’est dans la première moitié du XIXe siècle que la ville commencera à honorer des personnes pour leurs qualités. Elle porte son choix premier sur des personnages en lien étroit avec l’histoire de Toulouse par exemple Arnaud Vidal, premier lauréat des Jeux floraux, la Belle Paule. Mais dans la même période elle s’associe, ce qui est nouveau, à des commémorations et à des élans nationaux ; le boulevard d’Arcole, la rue Alsace-Lorraine. Ce mode d’intervention va perdurer.
Comment procède t’on aujourd’hui pour dénommer les voies ?
L’instance compétente indiquée dans le code général des collectivités territoriales est le conseil municipal sur proposition du Maire. À Toulouse cette proposition se nourrit de l’avis donné par la commission consultative de dénomination des voies à laquelle les Toulousains de Toulouse ont l’honneur et le plaisir de participer, conscients que dénommer une rue, une place, une promenade, un carrefour, une rue, est un acte grave et solennel qui ne tolère ni a priori , ni improvisation…
Aline Tomasin